• Elle était...

    Genre : tranche de vie, engagé

    Mouahaha, et voilà un petit One Shot pour vous faire tous réfléchir et déprimer ! (d'accord, pas taper, pas taper, je sors).


     

         Elle était ce genre de fille connue, appréciée de tous, enviée de toutes les autres filles. Elle était intelligente, belle, gentille et aimable à fois. Tous l'aimaient.
         Enfin ça, c'est ce qu'elle souhaitait être. Mais le souhaitait-elle réellement ? Ça, c'était un mystère.
        En réalité, elle était très calme, intelligente, solitaire. Oui, elle était plutôt belle fille avec ses longs cheveux noirs, ses yeux d'un marron ténébreux et sa peau claire et belle. Mais personne ne l'approchait. Personne n'osait l'approcher. Ils avaient peur de son regard. Elle était seule. Elle savait sourire, mais juste quand cela était nécessaire. Elle parlait, certes très peu, mais elle parlait. En classe, elle était l'élève parfaite pour un professeur, silencieuse, attentive avec de bons résultats, mais ça n'allait pas plus loin. Ils ne s'intéressaient pas non plus à elle, qu'elle eut l'air dépressive ou non. Le midi, elle ne mangeait quasiment rien. Un fruit lui suffisait amplement. Alors elle passait ces midis sur un banc à lire un classique. Toute seule.
          Oui, elle était toujours toute seule.

         Si elle faisait aussi peur aux autres élèves, et même professeurs parfois, c'était certainement dû à sa façon de répondre. Elle était franche, trop franche. Elle allait droit au but, elle détestait passer par mille chemins. Pour elle, parler pour ne rien dire ne servait à rien. Il faut parler pour être compris, mais trop parler embête l'interlocuteur. Alors elle répondait au tac-au-tac. Sans se soucier de la réaction de son destinataire. Mais il y avait une raison à sa façon de penser.
         Elle détestait son monde.
         Elle détestait sa société. Elle n'aimait pas le fait que les "hauts" gens soient corrompus, que la justice n'existait plus, que l'humain n'était plus qu'un ignoble animal égoïste. Quand elle était petite, petite, insouciante et innocente, elle avait des rêves. Elle avait confiance en l'humain. Mais en grandissant, elle a compris où elle vivait vraiment. Et cette vision l'a dégoûtée.
         Oui,  elle détestait son monde.

         De ce fait, elle perdit tout intérêt pour ce monde. Elle vivait pour vivre. Ça n'allait pas plus loin. Sa famille ne s'inquiétait pas pour elle, ils avaient d'autres préoccupations bien plus importantes et urgentes. Et c'était vrai. Alors, en rentrant chez elle le soir, elle faisait ses devoirs puis aidait sa famille. Elle cuisinait, mangeait, allait se doucher et se couchait après avoir lu un ou deux chapitres. Sa vie se résumait donc à ça : elle se levait pour aller travailler, elle rentrer pour continuer de travailler puis elle dormait avant de recommencer une nouvelle journée.
    Si elle ne mangeait pas beaucoup, c'était parce qu'elle pensait que manger plus qu'il ne le fallait était un acte idiot, un acte purement humain, égoïste. Elle rassemblait souvent un peu de nourriture qu'elle donnait ensuite à des animaux abandonnés. Parce que s'occuper de ces animaux était un acte généreux, bien. Elle ne voulait pas ressembler à tous ces humains passifs, qui ne faisaient rien pour arranger le monde. Elle, ce qu'elle voulait, c'était changer sa société. Elle le voulait, même si elle savait au fond que c'était un rêve impossible.
         Mais elle essayait. Et personne ne connaissait ce côté d'elle. Et ce tout simplement parce qu'elle le cachait.
         Oui, elle se cachait.
         Elle ne montrait pas tout à fait sa véritable personnalité. Car une partie d'elle aimait la solitude. Pourtant, elle savait que pour changer sa société, il fallait qu'elle soit très sociable. Ce n'était pas le cas.
    En revanche, elle montrait d'elle une personne renfermée. Elle ne voulait pas être embêtée par des personnes idiotes. "Qui sait ? L'idiotie est peut-être contagieuse," pensait-elle. Elle montrait d'elle aussi une personne forte. Comme ça, pendant les coups difficiles, personne ne se serait douté qu'elle allait mal. Elle en était fière, de cette façade. Elle se sentait protégée par son propre cerveau. Elle ne se montrerait jamais déçue et pourrait toujours se relever pour changer la société.

          Mais un jour, bien des années plus tard, ce qui devait se produire se produisit. Alors qu'elle s'occupait de personnes blessées, un groupe d'hommes arriva. L'un d'eux lui tira dessus. Elle se mit à tomber. Elle saignait beaucoup. La balle s'était incrustée profondément dans sa poitrine, non loin du cœur.
         Oui, elle était en train de mourir. Et alors qu'elle sentait la vie s'échappait d'elle petit à petit, elle se mit à parler très doucement. Les hommes ne l'écoutèrent pas. Elle ne savait même pas si les personnes qu'elle soignait l'écoutèrent.

        Ce fut le cas, puisque ses dernières paroles sont parvenues jusqu'à son ami, le seul qu'elle n'est jamais eu, le seul qui l'ait toujours écoutée, toujours aidée, toujours soutenue dans sa quête pour le changement de leur société.

        " J'ai eu tort de croire en l'humain. Ce dernier n'est qu'un pur idiot, un pur égoïste qui ne comprend pas le sens de la vie. Il cherche à s'enrichir alors qu'un jour il finira par mourir. Il ne sait pas profiter comme il le faut, il profite comme un homme profite d'une catin. Je n'aurais pas réussi à changer ce monde cruel... "


  • Commentaires

    1
    Jeudi 15 Janvier 2015 à 21:54

    outch ... 

    super beau texte, bien déprimant (surtout si on le lis en ce moment)

    bravo ^^

    2
    Jeudi 15 Janvier 2015 à 22:17

    Oh, merci, ça me fait plaisir =) "à moitié endormie"

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