• Chapitre 2

     

    Chapitre 2 : L'amitié est éternelle

    Après avoir su la nouvelle au sujet de l'incendie, Mathis et son frère m'ont accompagnée à l'hôpital, je ne sais pas de mon frère ou de ma mère qui est le ou la blessé(e).

     

     

         

         Il fait une chaleur acceptable dans la chambre, ni trop chaud ni trop froid. De l'entrée, je ne peux voir que le bout du lit. Je m'avance lentement et arrive finalement au chevet du lit. Là, je m'arrête, la bouche grande ouverte, le cœur qui bat lentement. Enzo, mon petit frère, est assis sur une chaise devant le lit, la tête sur les draps, il tient les mains de notre mère. Le cardiographe est calme, beaucoup trop calme, ou alors il ne fonctionne plus. Ça doit être cela, il ne doit plus fonctionner. Que font les médecins ? Ils ont dû oublier de le réparer et ma mère dort simplement. Elle dort paisiblement, sur le lit d'hôpital, après une journée fort fatigante. Les larmes coulent à flot sur mes joues. Je tombe sur mes genoux et je pleure. Mon petit frère descend de sa chaise et vient me prendre dans ses bras. Nous pleurons ensemble. Mathis entre dans la chambre et vient essayer de nous consoler. Des minutes passent puis je me lève brusquement et pars en courant. Je sors de l'hôpital en toute hâte puis arrivée à des barrières sur une falaise, je m'arrête et crie à plein poumon.

        Le vent souffle fort. Mes cheveux détachés volent au vent et forment des nœuds. Quand aux larmes, elles sèchent face à la fraîcheur du vent. Le soleil commence à se coucher. Je contemple le paysage. Et je commence à avoir froid. Mathis me rejoint sans dire un mot. Il me regarde puis baisse son regard. Je me tourne vers lui et nous nous regardons. Une dizaine de minutes plus tard, il s'approche de moi et pose sa veste sur mes épaules. Je le remercie et à ce moment il me prend dans ses bras. Je le regarde étonnée puis je me remets à pleurer.
    "- Pleure autant que tu veux Léa, je serai toujours avec toi.
    - Mer... merci..."

        Vers vingt heures, son frère vient nous chercher accompagner d'Enzo. Il nous invite à rester dormir chez eux pour ce soir. Arrivés à leur maison, leur chat descend du toit comme pour venir nous accueillir. Il miaule jusqu'à ce que nous le caressions. Nous entrons ensuite et son frère nous dit de nous installer sur le canapé le temps qu'il prépare le repas. Mathis prend le chat avec lui et le pose sur mes jambes. Je le caresse. Enzo vient s'installer à côté de moi et met sa tête contre mon épaule avant de bailler. Mathis part dans la cuisine et revient avec deux verres d'eau. Enzo boit le sien. Je laisse le mien sur la table basse.
    "- Tu devrais boire, Léa. Vu tout ce que tu as pleuré...
    - Non merci." Il me regarde et baisse la tête. Mon téléphone se met à vibrer. Je regarde l'écran et vois que c'est ma sœur qui appelle. Je laisse le téléphone sonner. Je n'ai pas envie de parler. Ni à elle, ni à personne. Je ferme les yeux. Je repense à la journée qui vient de s'écouler. Ce matin, je me levais pour aller au collège puisque les vacances sont terminées. J'ai rejoint le bus et je suis arrivée au collège. J'ai pu revoir Emilie et les filles, Mathis, Corentin, Clément et Laurent. Les cours étaient bien et je pense avoir réussi mon contrôle de sciences grâce à Clément. Puis, à la fin des cours, j'ai pris le bus et je suis descendu près de l'école maternelle car j'avais promis à Enzo que je viendrai le chercher. Mais en arrivant, j'ai appris que...
    "- Léa, viens, on va manger." Me prévient Mathis. Je le regarde sans bouger d'un pouce.
    "- Allez Léa. Ça ne doit pas être facile mais il faut que tu manges...
    -D'accord." Je me lève et rejoins la table à manger. Je m'assieds et regarde Enzo. Il a l'air vraiment lassé et triste.
    "- Enzo, ça va ? Tu te sens bien ?
    - Oui... Grande-sœur. Mais je suis fatigué...
    - Mange et après tu iras te coucher.
    - Ok." Mathis lui sert une assiette de pâtes avec un morceau de poisson. Enzo commence à manger lentement. Mathis me regarde.
    "- Sers-toi d'abord." Lui dis-je. Il sert son frère puis se sert avant de me passer le plat. Je prends une cuiller et repose le plat. Mathis soupire.

         Le repas est silencieux. Dès qu'Enzo eut finit de manger, il m'a demandé s'il pouvait aller dormir. Je lui ai répondu qu'il pouvait et l'accompagne jusqu'à la chambre d'ami. Il s'installe sur le lit et m'observe.
    "- Qu'y a-t-il, Enzo ?
    - C'est quand qu'on reverra maman ? " Je baisse les yeux et inspire:
    "- D'ici quelques année, Enzo, quand tu seras plus âgé.
    - Pourquoi pas demain matin, grande-sœur ?
    - Viens Enzo." Il se lève et vient jusqu'à moi. J'ouvre la baie-vitrée et nous sortons sur le balcon.
    "- Ecoute. Tu vois les étoiles ? Eh bien... Maman est  avec elles.
    - Donc je pourrai revoir maman quand je suis assez grand pour toucher les étoiles ?
    - "Quand je serai". Et oui, en quelques sortes.
    - C'est quoi en quelquessorte ?
    - Ça veut dire que ce n'est pas exactement ça mais qu'il y a une partie de vrai.
    - Et c'est quand que je serai assez grand ?
    - D'ici quelques années...
    - Combien ?
    - Vous n'avez pas froid, dehors alors que nous sommes encore en hiver ?" Nous demande Mathis. Enzo et moi descendons du balcon et rentrons. Mathis porte des couvertures qu'il pose sur le lit.
    "- Je vous ai apporté des couvertures pour la nuit. Je les pose sur le lit.
    - Merci Mat'." Réponds Enzo.
    "- Merci.
    - Vous allez dormir ?
    - Oui. Nous nous doucherons demain matin chez nous.
    - Comment ça ? Dit-il, étonné. Tu comptes rentrer demain matin ?
    - Oui. Enzo a ses affaires pour la peinture à prendre et moi celles du mardi.
    - Tu ne viens pas au collège demain ! Tu dois te reposer et rester avec ton frère.
    - Ne t'inquiète pas. En plus, ma sœur nous rejoindra demain si elle a appris la nouvelle...
    - Mais Léa...
    - Merci de nous héberger ce soir. Bonne nuit Mathis." Il ne répond pas et sort de la chambre. Enzo se couche dans le lit et je m'installe sur le canapé en prenant une couverture. Je m'allonge et ferme les yeux. Je ne pense à rien. Le temps s'écoule et j'ouvre les yeux : 23h. Je n'arrive pas à dormir. En plus, j'ai froid. J'entends un soupire.
    "- Tu ne dors toujours pas ?
    - Je viens de faire un caussemar... Tu veux pas venir dormir avec moi grande-sœur s'il te plait ?
    - D'accord Enzo, mais pas de coups de pied en dormant d'accord ?
    - D'accord !" Je me lève du canapé en prenant la couverture et m'installe sur le lit à côté d'Enzo. Il tourne sa tête et me dit un petit "merci" avant de fermer les yeux et de s'endormir. Je le regarde un moment et l'envie. Il ne comprend pas que notre mère est morte et que nous la reverrons plus. Quelle jeunesse et quelle ignorance ! Je ferme les yeux et essaye de dormir. C'est raté. Je rouvre les yeux pour regarder l'heure: 4 heures du matin. Le temps est si long pour celui qui souffre. Je referme les yeux. Puis les ouvre à nouveau. Et si je m'endors ? Je prends mon portable et règle une alarme pour 5h30. J'ouvre ma messagerie pour lire ce que m'a écrit ma sœur.
    "Léa, comment vas-tu ? Et Enzo ? Il n'a rien ?
    J'ai appris pour maman... Je suis chargée de rédiger un article sur l'accident... C'est comme ça que j'ai appris la nouvelle. J'imagine qu'Enzo et toi êtes chez Mathis. Je rentre à la maison ce soir après le travail. Comme je te connais bien, je sais que tu voudras aller au collège demain. Donc je passe vous chercher vers 6 heures. Si Enzo dort encore, ne le réveille pas, nous le porterons. Mange et dors. À demain." Je lui réponds:
    "Grande-sœur.... Apprendre la nouvelle de cette façon doit être horrible. Oui, nous sommes bien chez Mathis. Il a proposé de nous héberger pour cette nuit. Toi aussi mange et dors. À tout à l'heure." Je clique sur "envoyer" et pose ma main qui tient le portable sur mon torse. J'attends de m'endormir. Mais je n'y arrive pas. Mon portable s'allume. Je regarde l'écran, ma sœur m'a répondu.
    "Tu dois dormir Léa, sinon tu seras crevée demain matin. Profite des deux heures qu'il te reste ou alors demain tu ne vas pas en cours. Allez, à toute." Je ne lui réponds pas et éteins mon portable que je pose sur la table basse. Je ferme les yeux une nouvelle fois et cherche le sommeil qui ne veut pas venir. Une heure plus tard, le chat vient nous rendre visite. Il monte sur le lit puis sur mon ventre et me regarde de travers. Je sors une main des couvertures et le caresse. Il se met à ronronner. Il me rappelle notre second chat qui a été renversé par une voiture quelques semaines après la naissance d'Enzo.

         Au bout d'une heure, le chat qui s'était allongé se lève. Je regarde mon portable et me dépêche d'éteindre l'alarme pour éviter de réveiller Enzo. J'attends un quart d'heure puis je me lève délicatement pour rejoindre la salle de bain. Je me passe un peu d'eau sur la tête. Je m'en sors assez bien pour quelqu'un qui n'a pas dormi de la nuit. À six heures moins dix, le frère de Mathis, Léo, se lève. Il me salue et va à la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Je le rejoins.
    "- Tu déjeunes avec nous, Léa ?
    - Non merci. Ma sœur m'a dit qu'elle passerait à six heures pour nous récupérer Enzo et moi.
    - D'accord, comme tu veux." Nous entendons une voiture se garer. Je vais à la porte et l'ouvre. Ma sœur entre.
    "- Bonjour Léo.
    - Salut Julie. Tu te sens bien ? Tu as l'air malade.
    -Oui. J'ai juste mal dormi. Je vais chercher Enzo. Léa, prends ton sac et ton manteau."
    Elle monte à l'étage. Je récupère mon sac et mon manteau. Elle redescend avec Enzo dans ses bras. Elle remercie Léo ne de nous avoir accueillis. Je le remercie aussi et sors pour atteindre à la voiture. Je monte à l'avant pendant que ma sœur installe Enzo, toujours endormi, derrière. Elle ferme la porte et vient s'asseoir devant. Nous nous regardons sans rien nous dire. Elle allume le moteur et démarre.

         Arrivés à la maison, Enzo, qui s'est réveillé, monte à l'étage. Je le suis du regard. Il se dirige dans la chambre de maman. Je monte à tour et le rejoins.
    "- Maman n'est pas là...." Me dit-il triste. Je ne lui réponds pas.
    "- Elle est avec papa c'est ça ?
    - Qu'Est-ce qui te fait dire ça ?
    - Un caussemar. Il y avait maman qui partait sur un ssemin et papa qui l'attendait. Et quand elle est arrivé à papa, il y a eu beaucoup de lumière comme pour une explossion et ils ont disparu." Je le regarde. Il s'assied sur le lit de maman et s'allonge.
    "- Je ne veux pas aller à l'école. Je veux voir maman...
    - Reste avec grande-sœur aujourd'hui alors. Mais ça sera à son travail.
    - Non ! Je veux voir maman !
    - C'est pas possible, Enzo !
    - Si ! Je veux la voir !" Je soupire. Il commence à pleurer et répète qu'il veut la voir. Julie arrive et demande ce qu'il se passe. Elle s'agenouille devant Enzo et lui dit:
    "- Ecoute-moi petit frère. Tu ne pourras plus voir maman avec plusieurs années, et nous non plus. Mais nous sommes là, tous les trois, et nous resterons ensembles, d'accord ?
    - Hm... D'accord.
    - Allez viens, on va se faire des sandwichs. Léa, prépare tes affaires. Il est déjà six heures quarante cinq.
    - Oui, oui." Je sors de la chambre de maman et entre dans la mienne. Je pose mon sac, en sors les affaires du lundi pour les remplacer par ceux du mardi. Dire qu'il y a moins de vingt-quatre heures, nous étions lundi et ma mère était encore en vie me déprime. Je vais ensuite dans la salle de bain prendre une douche de quinze minutes montre en main. Je me lave au mieux mon visage. J'ai une sale mine. Je m'habille et me maquille. Je ne veux pas qu'on voit mes cernes et mon teint pâle. Je sors, prends mon sac et me dépêche d'aller à l'arrêt de bus. J'arrive juste une minute avant le bus. Je monte, passe ma carte et vais m'asseoir à ma place habituelle. Je mets de la musique. Du hard-rock, et aussi du
    heavy métal.

         Nous arrivons à la même heure que d'habitude au collège. Je descends et me dirige directement au grillage. Un surveillant l'ouvre environ trois minutes plus tard. J'entre et pose quelques affaires dans mon casier. Je vais ensuite me ranger même s'il reste encore sept minutes avant la sonnerie. Sept minutes qui paraissent longues, mais pas autant que les deux heures d'histoire-géographie avant la récréation. En plus, pendant ces deux heures, nous avons eu un contrôle surprise et une activité que nous devions faire a été ramassée. Le professeur m'a regardé de travers:
    "- Léa ! Toi, une bonne élève, qui n'a pas fait son activité ? Ca m'étonne... En tout cas, ce n'est pas parce que tu es une bonne élève que tu n'auras pas de zéro. Les règles sont les mêmes pour tous.
    - Ok." Il parait surpris.
    "- Ok ? C'est tout ?
    - Oui. Pourquoi ? Je devrais me mettre à chialer peut-être ?
    - Surveille ton langage en cours, je te prie !
    - Ok." Il passe et va ramasser les autres activités. Je vais avoir un zéro mais ça m'est égal; je n'ai pas eu le courage de faire mes devoirs hier. A la récréation, je vais aux toilettes pour rester seule. Je n'ai pas envie de parler. Même pas à Emilie... Et non plus à Mathis. Lui, comme toute la classe, a parut surpris quand j'ai répondu au professeur. Et je n'ai pas besoin de lui parler pour savoir qu'il s'inquiète. Je ferme à clef et me laisse tomber contre le mur en mettant mes mains sur mon visage. "Que dois-je faire ?" Je n'ai plus envie de rien. Je n'arrive plus à penser tranquillement. J'ai l'impression d'avoir raté ma vie, de ne pas avoir de futur, d'avoir tout perdu, que vivre ne sert plus à rien. Je pleure. D'un coup brusque, je me lève. Je passe un peu d'eau sur quelques parties de mon visage pour ne pas faire partir mon maquillage. J'ouvre les toilettes et sors. La sonnerie retentit. Très bon timing. Je rejoins ma classe en cours d'Anglais. Nous devons travailler en groupe de quatre. Génial. Encore heureux qu'il y ait Mathis qui me propose de me mettre avec lui, Corentin et Clément. Les garçons ne me posent pas de questions, ils me regardent juste. Nous préparons notre texte et quand nous avons fini, nous nous entrainons à le réciter. Quand ça sonne, je me dépêche d'aller au casier pour poser mon sac et errer seule dans la vaste cour. Je marche en essayant de ne penser à rien. Au bout d'un moment, je lève la tête et saute de surprise.
    "- Eh ben. Tu ne m'as pas remarqué depuis tout à l'heure ?
    - Heu... Depuis combien de temps tu marches à côté de moi, Laurent ?
    - Ça  doit bien faire une dizaine de minutes déjà ! Haha !
    - Ah...
    - Ça va pas ? Je ne t'ai pas vu à la récréation.
    - Si, si, ça va.
    - Tu es sûre ? C'est vrai qu'on ne se connaît que depuis le début de l'année, mais je te connais assez pour savoir qu'il y a quelque chose." Je le regarde, étonnée. Il hausse des sourcils comme pour avoir une réponse.
    - Oui, j'en suis sûre.
    - Tu me promets ?" Je garde le silence. Ça  me ferait mal de lui mentir. Mais je n'ai pas envie de parler de ce qui s'est passé hier. Je ne veux pas qu'il me voit pleurer. Mais surtout, je ne veux plus penser à la mort de ma mère.
    "- He ? Qu'est-ce qui se passe ?" Je lève la tête vers lui, et en clignant des yeux, des larmes tombent.
    "- Léa ! Dis-moi ce qu'il y a...
    - Léa !" Mathis nous rejoint puis pose ses mains sur mes épaules et me regarde droit dans les yeux. J'inspire un bon coup, enlève ses mains de mes épaules et pars en courant. Je fais trois fois le tour de la cour avant de m'arrêter reprendre mon souffle. Les garçons me rattrapent, inquiets. Je tombe à genou et me remets à pleurer. Mathis me conseille de rentrer chez moi aujourd'hui et de me reposer. Cette nuit, il est passé nous voir, Enzo et moi, toutes les heures pour voir si nous allions bien et il dit qu'il ne m'a pas vu dormir une seule fois. Je me relève et m'excuse. Je commence à partir mais Clément m'attrape par le poignet gauche.
    "- Attends Léa. Si tu as besoin de parler, nous sommes là. Nous sommes tes amis, tu peux nous parler quand ça ne va pas. On sert à ça." Me dit-il. Je baisse la tête. Il me lâche le poignet et soupire.
    "- Bien sûr, si tu ne veux pas parler, on te forcera pas." Je ne réponds pas et pars en marchant. Je vais m'asseoir sur la pelouse près du bâtiment linguistique et je pleure. C'est de ma faute s'ils sont inquiets. Je m'en veux. Je m'en veux d'exister. Après quelques minutes, Corentin vient me voir. Il me dit de me lever et de les rejoindre pour aller manger. Je me lève donc et le suis. Nous entrons dans la cantine. Je passe mon badge, prends un verre et des couverts. Je prends ensuite une assiette de riz et une serviette. J'attends Corentin et nous nous joignons aux trois autres garçons. Je pose mon plateau et Laurent me regarde les yeux grands ouverts.
    "- Tu n'as pris que ça ?" Me demande-t-il. Mathis tourne son regard vers mon assiette puis dit:
    "- Tu dois plus manger. Hier soir, tu n'as rien mangé.
    - Je n'ai pas faim.
    - Et alors ?
    - Et alors quoi ? Je n'ai pas faim... Je mange pas alors." Je me lève et pars. Je sors de la cantine et admire le ciel. Il est dégagé. Il fait droit malgré le grand soleil. Je récupère mon sac et m'assieds à une table. Je sors de mon sac un livre et commence à le lire.

         Je ne sais pas depuis combien de temps je lisais, mais suffisamment longtemps pour ne pas avoir remarqué que les garçons m'avaient rejoint.
    "- Que  lis-tu ?" Demande Clément.
    "- Sénèque - Philosophe ?" Renchérit Mathis. J'acquiesce d'un hochement de tête. Je baisse ma tête pour continuer ma lecture qui n'aboutit à rien car mon téléphone se met à sonner. Je regarde l'écran qui affiche un numéro inconnu. Je ne décroche pas et ignore l'appel. Je me remets à lire. Mon téléphone sonne à nouveau. Toujours un numéro inconnu.
    "- Tu devrais décrocher." Me conseille Laurent. Je décroche donc:
    "- Allô ?
    - Bonjour. Êtes-vous bien Léa Camiret ?
    - Oui, pourquoi ? Qui êtes-vous ?" La personne se présente et me parle pendant deux minutes brèves mais qui m'ont parues être une éternité. Je raccroche quand la personne a fini de parler, après l'avoir remercier de m'avoir prévenue. Je ferme les yeux pendant quelques secondes en baissant la tête puis la relève et me mets à rire. Les garçons sont étonnés. Corentin me demande ce qui se passe. Je ris d'un rire qui se tourne en pleur. Je me lève d'un bon et pars vers la vie scolaire. Les garçons restent à la table, sans comprendre ce qui se passe. A la vie scolaire, j'explique aux deux surveillants présents ma situation. Ils me laissent sortir du collège et un surveillant, Romain, m'accompagne à l'hôpital. Deux fois en deux jours, si ce n'est pas le destin, qu'Est-ce que ça pourrait bien être ? Romain ne me parle pas de tout le trajet mais me lance plusieurs regards inquiets.

          A l'hôpital, je me rends au guichet d'accueil des urgences. Je me renseigne puis me dirige en courant vers la salle de soin intensif numéro sept du bâtiment deux. J'arrive mais il n'y a personne. Je m'installe sur une chaise et patiente. Au bout d'une demi-heure, un médecin sort de la salle. Je me lève brusquement et demande des nouvelles.
    "- Je suis navré... Nous n'avons rien pu faire..." Je continue de le regarder dans les yeux sans bouger ni respirer, comme si j'attendais à ce qu'il me dise que c'est une blague. Il pose une main sur mon épaule droite et me salue tristement de la tête avant de partir. Je reste clouée sur place. Que vais-je faire maintenant ? Ah si, je sais. Je vais rentrer chez moi, me mettre sur mon lit, fermer les yeux et me réveiller car nous sommes lundi matin, que c'est la rentrée et que j'ai fait un "caussemar" comme le dirait Enzo. Je vais me réveiller oui. Bien sûr que oui je vais me réveiller. Cela ne peut pas être la réalité. C'est juste impossible. Je reviens à l'entrée des urgences. Romain, qui s'était assis, se lève en me voyant arrivé. Il ne me pose pas de question. A ma tête, il n’a pas besoin d'avoir de réponses. Nous remontons dans la voiture. La seule question qu'il me pose est celle d'où j'habite. Je lui réponds et il me ramène chez moi. Il me dépose et me demande si ça va avant de conseiller de dormir un bon coup. Je le remercie et rentre chez moi. Je pose mon sac et mon manteau puis je vais ouvrir à la personne qui vient de sonner. C'est un de mes voisons.
    "- Bonjour Léa. Je viens te voir car ma chatte a eu une portée il y a presque deux mois et je voulais savoir si ça t'intéressait d'avoir un petit chaton, puisque je sais que tu adores les chats.
    - Oh, avec plaisir, oui, c'est gentil.
    - Ah ! Tant mieux, attends une seconde." Il part puis revient avec un tout petit chat blanc avec des tâches marron, roux et noires. Il me le passe en me précisant que c'est une femelle. Ile me remercie et repart. Je regarde le chaton qui m'observe avec de touts petits yeux vraiment mignons.
    "- Tu fais bien d'être là, toi. Sinon, j'aurais vraiment été seule. Comment je vais bien pouvoir te nommer ?" Le chaton me regarde toujours avec ses yeux noirs, profonds et foudroyants.
    "-
    Lightning*. Oui, Foudre*, ça te va ? Tes yeux sont comme la foudres, magnifiques mais perçants et foudroyants. Et avec tout ce qui m'est arrivé, même si je sais, enfin espère, que c'est un rêve, ce nom convient bien.  En plus Lightning, c'est un beau prénom, tu ne trouves pas ? Aller, viens, je te montre ta nouvelle demeure." Je pose le chaton après avoir refermé la porte. Je pousse un soupire puis souris à moitié en la voyant courir dans tous les sens pour sentir les nouvelles odeurs et découvrir sa nouvelle maison. Maison. Que vais-je bien pouvoir faire maintenant ? Je monte dans ma chambre et m'allonge sur le lit. Je pleure. Je ne vois pas quoi faire d'autre. Lightning me rejoint et s'installe à côté de moi en demandant des caresses. Je me mets donc à la caresser. Elle ronronne et moi j'arrête de pleurer. Je passe la fin de l'après-midi à la caresser. Vers dix-huit heures, elle se lève et miaule. A mon tour, je me lève, prends un billet de vingt euros et sors à l'épicerie du village lui acheter deux gamelles et des croquettes pour chaton. Je reviens et la sert. Elle accoure et mange. Elle est vraiment mignonne.
    "- Bon appétit,
    Lightning." Quant à moi, j'allume l'ordinateur et récupère les devoirs. Ensuite, je les fais et vais me doucher pour me coucher après. C'était une bonne idée de se coucher pour essayer de sortir de ce mauvais rêve. Le seul problème qui se présente, c'est que ce n'est pas un rêve. Tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent n'est que la seule réalité possible. Qu'est donc la réalité ? Qui peut me dire que ce n'est pas le produit de mon imagination ? Ou alors, comme dans le film "Matrix", nous ne sommes pas prisonniers d'un monde que nous croyons la réalité ? J'ai vraiment envie de fermer les yeux et de me réveiller. De fermer les yeux et de revenir en arrière. Pourquoi n'ai-je pas ce droit ? Pourquoi dois-je subir tout cela ? A quoi donc ça rime ? Pourquoi Est-ce à moi que ça doit arriver ? Et avec toutes ces pensées, je ne dors pas de toute la nuit.

         Le lendemain, je me lève comme d'habitude. Je fais toutes mes routines matinales, sauf le déjeuner, je n'ai pas faim. Je rempli la gamelle de Lightning, la caresse et lui souhaite une bonne journée. La pauvre, elle sera toute seule ce matin. Encore heureux que le mercredi nous n'ayons pas cours l'après-midi. Pauvre Lightning. Puisque j'ai cours, elle sera seule toutes les journées...
    J'arrive à l'arrêt de bus, comme chaque matin. Je mets de la musique, du jazz, j'ai l'impression de ne pas en avoir écouté depuis une éternité. Le trajet me paraît long comparé à d'habitude. Au collège, je me dirige vers le grillage mais Emilie coure jusqu'à moi et me saute au cou. Elle me raconte sa journée d'hier. Elle était en sortie avec sa classe pour une exposition d'art contemporain. Je lui souris et l'écoute jusqu'à que la sonnerie retentisse. Je croise Laurent qui vient prendre de mes nouvelles. Je lui dis que je vais bien et de ne pas s'inquiéter. Comme la classe commence à partir, je le salue et la rattrape. Nous avons deux heures de français, puis une heure de physique-chimie pour enfin terminer sur une heure interminable de technologie. A midi, je prends le bus et rentre à la maison. J'ai mal au ventre, à la tête et aux yeux. Chez moi, je saute sur le canapé et attends que
    Lightning me rejoigne. Au bout de deux minutes, elle arrive et s'assied parterre entre la table basse et le canapé en me regardant. Puis elle miaule. Je souris et la prends sur moi.
    "- Ah ! Tu es un ange
    Lightning, tu ne dis rien quand je te porte." Une bonne dizaine de minutes plus tard, je vais lui donner à manger et je vais faire mes devoirs. J'y passe environ deux heures. Je fais une pause et joue un peu de piano. Lightning est sur mon lit et m'écoute jouer. Après un petit entrainement, je retourne au travail. Je vais apprendre mes leçons par cœur. Je dois avoir les meilleures notes possibles pour ne pas décevoir ma mère. Je vais devenir journaliste. Je vais reprendre le travail de ma sœur, oui. C'est mon but. Vers huit heures du soir, j'allume l'ordinateur et fais le plus de recherches possibles sur le métier de journaliste. J'imprime tout. Les renseignements, les conseils et le peu d'exercices qu'ils donnent. Je me remets à travailler jusqu'à que Lightning s'installe sur mes affaires et miaule. Je me lève, lui sert quelques croquettes et lui remplit sa gamelle d'eau. Je repars pour ma chambre et m'arrête. Je fais demi-tour, prend un petit bol, sors du lait et lui en sert. Ça ne pourra qu'être bon pour elle. Je pars à nouveau pour me remettre à travailler. Je révise jusqu'à trois heures du matin. Je connais mes cours de Français, d'Anglais, d'Espagnol, de Latin, de mathématiques, d'histoire-géographie-éducation-civique par cœur. Je fais une petite pause car mes yeux fatiguent. Je vais à la salle de bain prendre un doliprane contre mon mal de tête. Je m'installe à nouveau sur ma chaise et commence à réviser mes sciences. Je m'assoupis et me réveille dix minutes plus tard. Mon mal de tête a disparu. C'est déjà bien. Je me remets au travail. Puis, au bout d'un moment, mon réveil sonne. Je l'éteins et me dirige à la salle de bain. Je me douche, m'habille et me maquille pour cacher mes cernes. Je remplis les gamelles de Lightning puis je m'assieds. J'ai la tête qui tourne. Je respire calmement et je vais récupérer mes sacs. Mon cartable et mon sac de sport. Je sors, ferme à clef la maison et pars pour l'arrêt de bus. J'arrive avec plusieurs minutes d'avance. J'en profite donc pour mettre la musique plus tôt.

         Au collège, je pose mes affaires de l'après-midi et mon sac de sport dans le casier puis je vais à la vie scolaire. Je demande pour mon absence comment la justifier. Romain me dit de le rejoindre dehors. Il m'explique que, vu la situation, elle ne sera pas prise en compte mais que je devais contacter de la famille. Je lui réponds que j'ai compris et que je le ferai le plus tôt possible. Je vais en cours de sciences dès que ça sonne. L'heure est vraiment longue mais je comprends tout. En plus le professeur nous a rendu les évaluations, j'ai eu seize et demie, merci Clément. Je commence à avoir une migraine. Pour ne plus avoir mal, je me concentre sur les cours. Je profite de la récréation pour aller à l'infirmerie prendre un doliprane. Ensuite, nous avons une heure de mathématiques puis une heure d'Espagnol. Le contrôle d'Espagnol se déroule très bien, je suis confiante. Le cours terminé, je pose mes affaires dans le casier. On nous appelle à la cantine. Je m'y dirige donc. Mais d'un seul coup, je m'arrête. Ma migraine n'est pas partie et ça fait vraiment mal.
    "- Léa, ça va ?" Demande Mathis.
    "- Oui, j'ai juste un peu mal à la tête.
    - Ah... D'accord. Allez viens. Corentin, Clément et Laurent nous attendent." Nous les rejoignons et entrons dans la cantine. Je laisse les garçons passer devant moi. Ma migraine me fait de plus en plus mal. Je prends un plateau et ce qui va avec. Comme plat, je prends des haricots et je vais à la table où sont assis les garçons. Je m'assieds en face de Laurent, à côté de Mathis.
    "- Léa ! Tu exagères !" Exclame Mathis. Je le regarde, surprise.
    "- Il a raison, Léa. Tu ne manges pas assez. Depuis lundi, tu as maigris. En plus, tu as un teint pâle... On s'inquiète pour toi." Renchérit Laurent. Je lui souris et lui réponds:
    "- Aucune raison ! Aller, mangez, je sais que vous mourez de faim !" Personne ne parle pendant le repas. Laurent ne fait que me lancer des regards inquiets et Mathis tourne la tête toute les secondes pour voir si je touche à mon plat ou non.
    "- Bon ! J'y vais, je dois aller parler à Emilie. A toute.
    - Attends !" Dit Mathis. "Mange quelque chose au moins. On a sport dans une demi-heure !
    - Ah c'est bon. T'inquiète pas. A toute !" Je me lève et débarrasse. Je leur ai menti mais je n'ai pas faim. Et tout ce que je veux, c'est rester seule. Je sors de la cantine et je vais chercher mon sac de sport. Je vais me changer dans les toilettes pour ne pas perdre de temps pendant le cours d'EPS. J'en profite pour rester la demi-heure qu'il reste seule. Dès que j'entends la sonnerie, je sors pour aller me ranger. Le professeur arrive une petite minute plus tard et fait l'appel. Mathis se range à côté de moi, d'un air fâché et en colère.
    "- Tu nous as menti. Sympa.
    - Hein ?
    - Tu ne devais pas aller parler à Emilie. Elle ne mange pas là le jeudi midi. Pourquoi tu as menti, je peux savoir ?
    - Mathis ?
    - Présent. Alors ?
    - Heu...
    - Bien, allez vous ranger, je vous rattrape tout de suite;
    - Allez, on y va !" Je pars le plus vite possible. Bien sûr je n'aime pas le fait de leur avoir menti. Surtout à Mathis, je lui suis tellement redevable.

         Nous allons au gymnase pour faire du volley-ball. Je pose mon sac de sport et rejoins directement la salle. J'aide à installer le matériel puis m'assoies pour attendre avec les garçons que les filles finissent de se préparer. Quand elles sont enfin là, le cours débute. Pour nous échauffer, nous devons courir pendant dix minutes. Les cinq premières minutes se déroulent bien. Les cinq dernières moins bien. Je commence à fatiguer et j'ai toujours ma migraine. Enfin, les dix minutes sont terminées, maintenant nous faisons des séries de montée de genoux, de talon-fesse, et ce qui va avec. Nous terminons l'échauffement sur un sprint sur tout le terrain de handball. Nous commençons à courir. Vers le milieu du terrain, ma migraine me fait encore plus mal qu'avant et ma vue se trouble. Tout se met à tourner autour de moi jusqu'à ce que le noir prenne totalement le dessus. Je me sens juste tomber.

     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Mai 2014 à 16:37

    J'adore comment tu montres les sentiments des personnages j'ai complètement l'impression de ressentir ce que ressens Léa . 

    J'ai vraiment hates de lire la suite :)

    2
    Mercredi 7 Mai 2014 à 17:04

    Ah, super alors! Une amie m'a dit qu'il fallait ce mettre à la place des personnages pour réussir une histoire, c'est ce que j'ai fait à partir de ce chapitre du coup ^^

    Milles merci ! Je dois terminer le chapitre 3 pour ce week-end :)

    3
    Mercredi 7 Mai 2014 à 17:12

    Super alors et de rien :) J'ai vraiment hates de le lire

    4
    Mardi 30 Décembre 2014 à 11:39

    coucou

    vraiment bien :)

    juste le chaton c'est pas possible qu'il soit si jeune, faudrait qu'il est au moins un mois et demi ou deux mois ^^ (si j'ai bien compris il a 5 jours et à 5 jours ses yeux sont pas ouvert et il a besoin du lait de sa mère)

    voilou ^^ (jchuis un peu a la bourre mais bon)

    5
    Mardi 30 Décembre 2014 à 12:32

    Bonjour !

    Merci beaucoup =D

    Ah ouiiii, c'est vrai, je n'y avais pas pensé! Merci *-*

    6
    Mardi 30 Décembre 2014 à 12:35

    et puis j'ai vu que plus tard dans le texte tu met 1 mois, tu peux rester sur cette idée même si c'est très jeune pour un chat sans sa mere (ps le lait de vache c'est mauvais pour les chats mais c'est qu'un détail insignifiant) ^^ 

    7
    Mardi 30 Décembre 2014 à 12:51

    (Ah bon ??? O^O Ma pauvre Cachou... Je vais arrêter de lui en donner T^T ...)

    Merci infiniment *^* tu t'y connais bien en chat ! =)

    8
    Mardi 30 Décembre 2014 à 12:56

    le lait ça les rend malade ^^

    je m'y connais un poquito (j'en est trois a la maison) *jchuis encore en trainde raconter ma vie*

    j'ai fini le chap 5, c'est la faim?

    reussi le moment avec fabien je me suis vraiment senti mal (mais je me demande comment laurent savais ou elle était pour les deux fois ou il l'a recupérée... il connaissait Fabien?)

    9
    Mardi 30 Décembre 2014 à 13:04

    Oooh trois ! C'est trop choupiii °>w<°
    J'aime bien parler avec des gens, donc tqt pas pour ;)

    Non, il y a 8 chapitre pour l'instant, je crois x)

    Mercii =D (Mathis avait essayer de contacter Léa chez elle mais elle ne répondant pas, du coup il a contact" Laurent et ils l'ont cherchée, et en demandant à des passants du village, ils ont su où elle était)

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    10
    Mardi 30 Décembre 2014 à 13:29

    oki doki (j'adore parler beaucoup)

    a bé jchuis gourde les autre chapitre doivent etre dans la page d'apres, douée le pissenly...

    11
    Mardi 30 Décembre 2014 à 13:30

    ^^

    x) mais non, tu n'as pas vu c'est tout :)

    12
    Mardi 30 Décembre 2014 à 13:33

    ouaip

    je vais manger, ça sera un plaisir de parler avec toi apres et quand tu veux (de la part d'une bavarde patenté) ;) ^^

    13
    Mardi 30 Décembre 2014 à 13:34

    Bon appétit ! =D
    Pareil ! Ce sera aussi un plaisir =)

    14
    Mardi 30 Décembre 2014 à 13:37

    mirci (pizzas *-*) !!!



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