• - Ironie du sort -
    - Apologue -

    - Petite nouvelle engagée -

    Comme chaque matin, cet homme qui habite une demeure de taille moyenne, qui travaille pour sa famille, qui a un salaire normal pour son poste, se lève à cinq heures et demie. Il s’habille et prend son petit déjeuner. Il se sert une tasse de café, des tartines de pain grillées avec du beurre et de la confiture d’abricot avec un verre de jus d’orange. Ensuite il se lave les dents, prend ses clefs, sort de chez lui, verrouille sa porte et monte dans sa voiture vers six heures dix minutes pour arriver à six heures quarante cinq minutes à son travail.
    Il commence à sept heures. Il profite du quart d’heure qui lui reste tous les jours sauf le dimanche, jour de congé, pour prendre une tasse de café avec ses collègues.
    A sept heures, il est dans son bureau et commence les comptes-rendus  de l’entreprise. Nous sommes fin décembre, alors il fait les calculs trimestriels. Ce dernier trimestre près de soixante trois millions cinq cent milles poules ont été abattues et approximativement le double pour les vaches.
    « - Ca en fait un gros paquet ! » pense l’homme. Après avoir passé une heure et demie sur les comptes-rendus, il doit calculer les bénéfices de l’entreprise. C’est alors que le sous-directeur appelle ses employés. Comme c’est la fin de l’année, le meilleur employé touche une prime. Le sous-directeur le désigne, lui, cet homme qui s’occupe des comptes-rendus et de la comptabilité. Il a augmenté les bénéfices de l’entreprise sur les poules et les vaches de 3,9% à 4,7%, petit à petit. Le sous-directeur le nomme alors à un poste plus haut placé dans la comptabilité de l’entreprise. Heureux de lui, l´homme prend ses instructions auprès du sous-directeur. Après il retourne à son bureau, rassemble ses affaires pour rejoindre son nouveau poste. Bien entendu, qui dit meilleur poste dit meilleur salaire. Il commence donc son nouveau travail et en rentrant chez lui le soir, il annonce cette fabuleuse nouvelle à sa femme.
    « - Haha ! C’est super mon amour ! Tu pourras nous offrir un beau voyage à Venise pour notre anniversaire.
    - Ah non ! Il faut faire attention à nos dépenses, ma chérie. Il faut faire petit à petit. D’abord un très bon restaurant, puis un bon hôtel et enfin Venise ! » Et tous deux sourient.

                    Deux mois plus tard, comme promis, l’homme offre un bon restaurant et un bon hôtel à sa chère femme. Les enfants sont chez les grands-parents. En revanche, il est hors de question d’aller dans un parc d’attraction avec les petits, cela est beaucoup trop dangereux et c’est du pur gaspillage d’argent. « Il faut faire attention à ses dépenses » devient la phrase fétiche de l’homme.

    A son travail, il s’y met de plus belle. Il cherche à avoir un des meilleurs postes de l’entreprise, évidemment s’il veut aller à Venise avec sa femme. Alors il travaille de plus en plus. Le soir chez lui, il cherche comment faire un maximum de bénéfices, voire baisser le salaire des plus petits employés, mais pas énormément ; par exemple passer de 1600 euros à 1580, puis à 1550 pour enfin arriver à 1500 euros. Il propose donc cette idée au sous-directeur, il n’a pas confiance en son chef, il pourrait lui voler son idée. Et le sous-directeur approuve.
    Et le sous-directeur lui propose un meilleur poste dans l’entreprise.

                    Un soir, il rentre chez lui. Il ouvre la porte et se dirige vers sa femme. Il pose ses clefs sur le meuble devant elle. Elle est étonnée :
    « - C’est quoi ces nouvelles clefs ? Tu as acheté une nouvelle voiture ?
    - Oui. Mais pas que… » Il sort deux nouvelles clefs.
    « - Pardon ?
    - Elle se situe dans un quartier résidentiel près de la plage. Et elle n’est pas louée. Elle est à nous. » Sa femme, malgré sa surprise, se jette dans les bras de son mari. Maintenant ils ont une nouvelle demeure.

                    Le lendemain, l’homme a un rendez-vous à dix heures au  parc, avec des hommes d’affaires. Il part de l’entreprise vers neuf heures et demie. Il entre dans sa nouvelle voiture rouge, luisante. Il s’arrête à un feu rouge et son portable sonne. Il décroche. Le feu devient vert. Il démarre. Au téléphone c’est son nouveau chef, le sous-directeur, qui lui rappelle comment s’y prendre pendant son rendez-vous. C’est alors qu’un bruit survient. L’homme raccroche et descend de sa voiture. Devant la voiture un enfant pleure.
    L’homme vient de renverser un petit chiot, décédé sous le choc de l’accident.

    « - Vous avez tué mon chien...
    - Oh ! C’est bon ! Arrête de pleurer, morveux.
    - Mais vous avez tué mon chien !
    - Pauvre con d’avoir laissé un sale cabot en plein milieu de la route ! Regarde ma  nouvelle voiture, et quand je dis nouvelle, c’est qu’elle date de hier ! Et voilà son état ! Toute abimée ! »

    Et l’homme remonte dans sa voiture. Il vient de perdre cinq minutes avec cet enfant. Il part ensuite pour son rendez-vous qui, finalement, se passe bien.

    Quelques jours plus tard, une manifestation a lieu devant le bâtiment de l’entreprise. Les gens ne sont pas contents. Beaucoup trop d’animaux sont tués et beaucoup trop sauvagement. Comme le directeur et le sous-directeur sont en réunion, c’est l’homme qui prend la parole. Les gens lancent des seaux remplis de peinture sur les murs.

    L’homme s‘énerve. Il prend un micro et dit :
    « - Pourquoi vous mettez-vous en colère ? » Une jeune femme répond :
    « - Vous êtes des monstres ! Vous vous enrichissez en tuant des animaux. C’est ignoble ! 
    - Et vous, vous manifestez contre nous, pourtant c’est pour vous nourrir que nous travaillons.» La femme en colère renchérit :
    « - Sauf que vous, vous en tirez profit !
    - C’est la vie. » Les manifestants sont choqués par ce début de réponse. L’homme reprend :
    « - Nous sommes supérieurs aux animaux. Les plus forts l’emportent sur les plus faibles, c’est ainsi que va la société de nos jours. » La manifestation dure tout de même toute la journée.

    Et un beau jour, comme en réponse à l’homme, cet homme-même qui s’était enrichi, se pensant supérieur aux autres, comprend alors à quel point la vie est ironique. Des tremblements de terre surgissent, des immeubles s’effondrent, des géants sont là. Ils détruisent les bâtiments sur leur passage et exterminent les humains. Les géants mesurent environ dix ou onze mètres chacun. Les humains, effrayés, courent dans tous les sens. Ils essayent de fuir la destruction. De fuir la mort. Comme les poules qui courent avant de recevoir un coup de fusil. Ou comme des vaches qui fuient en voyant arriver leurs prédateurs les loups. Les humains ont peur de la mort, c’est bien connu. Ils sont évidemment inférieurs aux géants.


  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Mai 2014 à 14:37

    Oh j'ai vraiment bien aimais je trouve que tu écris très bien .

    2
    Mercredi 7 Mai 2014 à 14:42

    Merci beaucoup ! :)

    3
    Mercredi 7 Mai 2014 à 15:12

    De rien je suis en train de lire le premier chapitre de ton histoire et je kiffe mais je suis sur que les milles mots tu les as fait .

    4
    Mercredi 7 Mai 2014 à 15:15

    Merci  ! =)
    Quand je disais que les chapitres ne feront pas 1000 mots, c'était dans le sens qu'ils seraient plus long ^^ (perso, tu as du courage, si je ne me relis pas c'est parce que j'ai la flemme de tout relire  "se tape, c'est pas bien")

    5
    Mercredi 7 Mai 2014 à 15:17

    Lol mais l'histoire est super ^^ je te dirais quand j'aurais terminer le chapitre et je te fairais un énorme bloc en commentaires ^^ (t'inquiète pas)

    6
    Mercredi 7 Mai 2014 à 15:19

    Oh, merci *o* bonne lecture^^

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    7
    Mercredi 7 Mai 2014 à 15:22

    De rien et je me régale t'inquiète



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